Auteur(s)
CFF
Date de parution
2016
Description
Les fondations françaises engagées dans l’éducation, en France et/ou à l’international, représentent un quart du secteur philanthropique en 2015. Qui sont-elles ? Quelles sont leurs motivations ? Quels sont leurs modes d’action et leurs critères d’intervention ? Face à l’absence de connaissances structurées sur le sujet et à l’ampleur du chantier, l’étude menée par le Cercle éducation a porté sur les fonds et fondations agissant pour l’éducation des 0-16 ans en France. Elle offre des éléments de benchmark et un éclairage inédit sur l’action du secteur philanthropique dans le champ éducatif.
Synthèse
Enjeu central de la société française, l’éducation des enfants et des jeunes (0-16 ans) est le domaine d’élection de nombreux fonds et fondations – estimés à 500, soit 12% du secteur philanthropique. Ils forment un ensemble hétérogène d’organisations de tailles et de moyens variés dont les 2/3 ont moins de 15 ans d’existence. Les fondateurs sont encore en majorité des particuliers (individus ou familles), avec une progression significative des fondations d’entreprise. Ils consacrent, en moyenne, 40% de leur budget annuel, hors fonctionnement, à l’éducation.
Leur volonté commune de promouvoir l’égalité des chances se décline à travers des actions de remédiation (acquisition des fondamentaux, lutte contre le décrochage), des actions visant l’épanouissement de l’enfant (accompagnement des familles, éducation artistique et sportive, etc.) et le financement de la recherche et de l’innovation pédagogique.
Un soutien accru au niveau du collège et des disparités territoriales
Bien que les études de l’OCDE montrent la nécessité d’un accompagnement des enfants dès le plus jeune âge, les fonds et fondations n’interviennent en très grande majorité qu’à partir du collège et des premiers signes de décrochage – avec souvent un suivi jusqu’à l’âge adulte –, pour une action plus curative que préventive. Le soutien des fondations croît avec l’âge des enfants, et peu s’intéressent aux enfants de primaire et encore moins de maternelle.
D’après notre étude, les enfants bénéficiant de ces initiatives vivent principalement en milieu urbain. Les territoires ruraux sont peu couverts et des disparités régionales apparaissent, avec une prédominance de l’Île-de-France et des régions Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes, au détriment de territoires pourtant jugés prioritaires tels que le Nord-Pas-de-Calais.
Modalités et évaluation des actions menées
Selon leur mode opératoire, les fonds et fondations agissent directement dans les écoles ou par l’intermédiaire d’associations. Ils cherchent à investir équitablement les temps scolaire, périscolaire et extra-scolaire et soutiennent des projets ou programmes sur une durée moyenne de six mois à trois ans. Ils sont particulièrement attentifs au milieu social des enfants bénéficiaires, à leur nombre ainsi qu’aux zones d’intervention (les quartiers prioritaires étant privilégiés).
Ces actions font la plupart du temps l’objet d’une évaluation afin d’en mesurer l’impact, même si le recours à des évaluateurs professionnels reste marginal. L’une des difficultés rencontrées concerne le passage de l’expérimentation à une diffusion plus large des bonnes pratiques. La question de l’évaluation est un enjeu commun des politiques publiques et des acteurs privés et doit faire l’objet d’un groupe de travail du Cercle éducation en partenariat avec la Direction de l’enseignement scolaire (Dgesco) en 2016.